vendredi 28 février 2014

Je les aime

C'est une femme peppermint
Les yeux fixés au paper-book
Mèches dreadlocks et méchant look
Fuyant ses peurs
Mâchant ses craintes

C'est une femme
Pas qui chaloupe
Hachant les heures et le bitume
Broyant ses rêves dans l'intox
Les pensées brume

C'est une femme de syntaxe
Rimes latex
Style synthétique
Cuir dans le texte
Vers acrylique

C'est une femme de parures
Être peu sûr
Mais sans paraitre
Au fond des lettres des blessures
L'Histoire infâme

C'est une femme au rire high-tech
Cri mélodique
L'œil vous dissèque
Mais elle se mouille
D'un regard chic

C'est une femme et je les aime


© Copyright Merle Bleu

mercredi 26 février 2014

Follow the song

Close, come close
Forget the frost
Please, be my rose
Tell me your threats

Tell me regrets
Sorrows and frights
Tell me your fights
Please, be my rose

Don't be morose
Just drip your tears
Down my shoulders
Just drop your fears

Fly, fly, follow the song
For it's no lie
Heart is beating an endless gong
Sounding the way to open sky

As you'll get right
No need, no arms
You'll take a flight
Flourish away the seed of charms

I'll keep your smiles, your glance
From your silence, all the deepness
Your happyness: a gift of chance
With no distance nor miles

Fly, fly, follow the song
For it's no lie
Heart is beating and you're along
Just fly the way to open sky

Fly, fly, and make your world of the whole sky


© Copyright Merle Bleu

Vole n'aie pas peur

Viens, viens
N'aie pas peur
Dis moi tes rêves, tes ailleurs
Tes combats, tes galères
Dis moi ce qui te calme
Dis moi ce qui libère

A tes blessures
Je serai source
Je serai lac
Je serai masque
Je serai soleil et l'azur

Réchauffe toi du froid
Couvre toi de douceur
Ecoule un peu tes larmes
Tout au long de mes bras

Vole, vole n'aie pas peur
La chanson n'est pas morte
C'est juste qu'elle s'emporte
Au rythme de mon cœur

Demain tu seras forte
Sans armes, ni besoin
Tu voleras bien loin
Fleurir à d'autres portes

Je garderai pour moi
Un regard, un sourire
La chaleur de tes joies
Ce rire qui transporte

Vole, vole n'aie pas peur
La chanson n'est pas morte
C'est juste qu'elle t'emporte
Vers ton destin, Ailleurs

C'est juste qu'elle t'emporte
Au rythme de ton cœur


© Copyright Merle Bleu

mardi 25 février 2014

Pas trôt matinal

Etrange transe du réveil
Un orgue rouge accroche un rêve
Le battement d'un cil
Et cette peur au fond du ventre

La nuit s'enfuit à l'orée d'un blafard
Le soleil frappe au ciel
Carillon bleu dans la rétine
Est-ce qu'il est temps

C'est dans l'instant où tout s'égare
A vouloir être
Regard hagard à la fenêtre
Où le jour se découpe

Une vie à renaître
Un puzzle à résoudre
Pièce
Hier
Morceaux
Présent
Laisse et doute

Main moite et seul
Dissoudre la torpeur
Le lest raisonnable
D'un geste d'énergie

Accrocher des envies
Scintillants simulacres
Pies
Brillants désirs
Poursuivre le cortège
Trottement déguisé d'un fiacre sans cheval

Grimer le fond de ses pensées
Ne pas les reconnaître
Et s'étirer sans faim
A rimer dans les nues
Au café d'un symbole


© Copyright Merle Bleu

dimanche 23 février 2014

Le souper du démon

Lentement se balancent
Les feuilles oranges ou grises
En silence elles se cueillent
Les soumises d'automne

Souvenirs aux couleurs repliées
De ces tonnes de tomes en quatre
Fous rires et criées de douleurs
Accordéons de plâtre

Le froid sous la chemise
Morsure et griffe, enceints de glace
Enlacés de la femme d'azur
D'une pâleur d'un soir
A l'épure améthyste

Des soupers de grimaces
Aux soirées indigestes
Plus un son, plus un geste
Au cortège limace
Des funestes soupirs

Au désastre des braises
Quelques restes dans l'âtre
Une étoile de cendres
Apre, âcre et sans flamme

Dans l'esprit, dans la chair
Des rêves engravés
Des aurores fleuries
Tout un bouquet de vie
D'éclats carnés, multicolores

Des éclairs, de l'urgence
Des orages enterrés
La toute fulgurance
Cette rage de l'être à n'avoir pas été
Et la valse du temps
Que les pieds recommencent


© Copyright Merle Bleu

vendredi 21 février 2014

01000110001

Entre zéro et un
Il est des rêves d'infini
Où s'est perdu l'imaginaire
De nos envies et de nos choix

Entre zéro et un
Dans cet étroit binaire
Où l'humain ne sait rien
Que refaire son nombre

Entre zéro et un
Dans le néant des décibels
L'homme se grise de pixels
D'un geste machinal

Entre zéro et un
Le terrien oscillant
Au moral en bascule
Veut bousculer les ombres

Dans l'instant démesure
Ou s'éteint minuscule
L'émotion d'un matin

Entre zéro et un


© Copyright Merle Bleu

jeudi 13 février 2014

Humain sans condition

Nous en avons chacun
Mais nous le voyons peu
Il reste solitaire

Il s'agit de l'amour
Scellé dans une armure aux contours incertains
Armure de chagrins
Armure de blessures
Carapace de crainte

Il faut dans un sourire
Faire face à nos failles
Apprendre qu'une entaille est aussi l'ouverture
Où saigne un peu d'humain
Le signe qu'on est frères
Que dans cette aventure il nous faut du partage

Il faut
Sur cette terre
Accepter le passage
Savoir que trois fois rien
Nous formons comme un tout
Que c'est là notre atout ce rêve humanitaire
Que signer ce message est un gage de paix

Nous sommes imparfaits
Nous sommes faits de doutes
Nous cherchons notre route et un sens à nos vies

Nous avons peu de temps
Il s'écoule
Il s'enfuit
Tout cela nous unit
Oui
Ça nous le vivons tous

Parce que nous mourrons tous
Il nous faut vivre bien
Poursuivre le chemin
Le border de lumière
L'illuminer de bon
Aller vers le meilleur

Il faut
Mes frères
Mes sœurs
Sans parler de divin
Sans sourire naïf
Nous prendre par la main
Contourner nos récifs
Et libérer nos cœurs de toutes ces misères

Je dépose le mien
A vif et près du votre


© Copyright Merle Bleu

mardi 11 février 2014

Extinction de plume

Je ne veux plus écrire
J'ai trop parlé de moi
De ces vieilles blessures
Qui ne guérissent pas

Assez des moisissures
Des douleurs d'autrefois
Viens donc tout près de moi
Voilà qui me rassure

Être au creux de tes bras
Et partir en voyage
Être à l'abri d'un toi
Un sourire au visage

C'est regarder ailleurs
Découvrir qui tu es
Laisser parler ton cœur
Et m'y blottir douillet

C'est m'oublier enfin
Pour t'offrir le meilleur
Cette infinie douceur
Des caresses sans fin

D'un amour sans objet
Libérer nos désirs
Sans craindre le rejet
Sans penser à s'enfuir

Cueillir à l'émouvant
Le temps d'un sentiment
L'insouciance légère
D'un instant de plaisir

Je ne veux plus écrire
J'ai trop parlé de moi
Laisse moi t'écouter
Oui
Parle moi
Parle moi de toi

© Copyright Merle Bleu

dimanche 9 février 2014

Class en surface

Fétiche et touch of class
Tu triches
Et ça fait tache de lipstick
Rouge en surface
Style esthétique

Tu groove et mouve
Les hanches en élastique
En robe et mauve
Image et sa plastique
Que tu joues cash

De trac, tu traces
Une arythmie d'un rock
Sur des morceaux de glace
Une larme de khôl
S'écoule sous les flashs

Sous le blush bleu de biche
Y a des claques et des clash
Un lâche et quelques chocs
Et les coups que tu caches

Sous une touch of class
Du trash, mais tu t'en fiches
Ou tu t'affiches classe
Ou tu te crashes et tu te brises


© Copyright Merle Bleu

samedi 8 février 2014

Ce fabuleux trésor

Je voudrais dans ma tête
Mettre un peu de doré
Pour atténuer mes cernes
Pour être un peu moins terne
Être mieux décoré
Comme si c'était la fête

Y mettre un peu de blé
Le vert de la luzerne
Et les papillons bleus
Du bonheur qu'on récolte
Du rire plein les poches
Sous la voute des cieux

Avoir ce merveilleux
Qui de mes yeux décroche
Des lambeaux de révolte
Pour m'envoler gracieux
Au pays enchanté
Des vallons et des plaines

Et graver dans mes veines
En or,  ces quelques mots
Ce fabuleux trésor:

Amour, Soleil et Liberté


© Copyright Merle Bleu

vendredi 7 février 2014

Amour et chrysanthèmes

Mon cœur est venu battre et frapper à ta porte
Il cogne, il cogne fort et redoute un désastre
Il est seul sans un astre et veut briller encore
Espérant comme un borgne une lumière aveugle

Je cherche de mes mains l'espiègle d'un espoir
Éclair jaillit du noir, lueur d'un lendemain
Cet éclat d'un sourire à la caresse ivoire
Ce croissant d'une vie, où l'avenir se perche

En devenir je marche, à l'archet de mes rêves
Au violon des envies, vibrato de mes cordes
Mes notes en désordre et l'émotion sans cri
En sourde symphonie, rouge étouffé des gorges

Mon corps est ce cachot où l'âme désespère
Où brulent en enfer les plus beaux de mes mots
Ma bouche en est bourreau et la peur est geôlière
Une prison de faire avec aucun barreaux

Sous mes frissons de peau, au bord, à la lisière
Je sais une clairière, un havre de repos
Où je voudrais dormir, mes doigts dans ta crinière
Déposant sur ta lèvre un baiser, un soupir

Ma bouche est venue dire, elle ne sait que les taire
Ces quelques sons retords couverts de chrysanthèmes
Comme on habille un mort, juste avant de partir
Lorsqu'il ne peut souffrir ce manque de - Je t'aime


© Copyright Merle Bleu

jeudi 6 février 2014

Zeste de plume

Senteurs d'agrumes
Jaune cédrat au lit de brume
Parfum de brune au creux des draps
Pensées acides

Lime ou citron sur bleu du ciel aux Canaries
Fruit d'une envie, la soif
Au fond des yeux
Pression de rêves imprécis

Sourire d'ange
Douceur pulpeuse, orange
Goût de sacré, chair de sanguine
Sucrée,  divine

Rose frimousse, ronds pomelos
Une grimace pamplemousse
Nus dans la mousse
Rires en osmose

Rime entêtante en mandarine
Un flottement dans les narines
Un frottement de peau

Et une idée qui trotte
Insiste, persiste et squatte
Zeste de plume
Entre couette et kumquat


© Copyright Merle Bleu

mardi 4 février 2014

Les voix d'hier




Les entends tu, les entends tu, dis moi
Ces éclats de leurs voix
Ces battements d'aorte, le rythme de leur pas

Les entends tu, dis moi
Ces hommes de naguère
Debout devant leur porte
Ces bâtisseurs de pierre
J'entends, j'entends leur voix qui portent
Et me viennent d'hier

Leur œuvre n'est pas morte
Endormie sous le lierre
Elle respire la vie, la terre qui l'emporte
Sa mémoire est d'argile et des murets colosses
Ne reste que les os sous les jours qui défilent

J'entends, j'entends ces cris de gosses
Et les femmes fébriles
Les rires, parfois les bosses
Et les larmes qui brillent

J'entends, échos, sabots, les pas de l'âne corse
Sa peine et puis sa force et son bât sur le dos
J'entends, j'entends tout de ces hommes
Leurs joies et leurs fardeaux

J'entends tout des fagots
Du feu, des feuilles mortes
De ce noir que l'on porte
Pour toujours comme un deuil

J'entends, j'entends les voix du vent
Les saisons les emportent
Sur le seuil de nos portes
Sur le toit des maisons


© Copyright Merle Bleu

dimanche 2 février 2014

Et caetera

Je voudrais vous aimer
En vous disant ces vers
Je voudrais vous aimer
Ne soyez pas sévère

Je voudrais vous aimer
En fantasme ou romance
Vous sentir frissonner
Et réveiller vos sens

Je voudrais vous aimer
Comme on se met à nu
Comme on vient se livrer
Acceptant l'inconnu

Je voudrais vous aimer
Peau à peau, contrejour
Je voudrais vous aimer
D'un assaut de velours

Je voudrais vous aimer
Prenez en rendez-vous
Je voudrais vous aimer
Sans dessus, sans dessous

Je voudrais vous aimer
Comme un arbre rugueux
Arborant mes pensées
Être un fou, être un gueux

Je voudrais vous aimer
De mon âme et du corps
Vous prendre, vous baiser
Au creux de vos encore

Je voudrais être roi
Au royaume de vous
De nous deux faire un tout
Un fou rire, un émoi

Je le voudrais, et toi ?

© Copyright Merle Bleu

samedi 1 février 2014

Nayade

Je flotte, entre deux eaux
Mi homme, mi poisson
Mes songes en nageoires
Les rêves encerclés
De l'éclat d'une écaille

Mes pensées ondulées
M'assaillent comme une algue
Que le vague ressasse
D'un masque désolé
Au regard blanc de talc

Mes flancs viennent racler
De la côte et des os
A la roche d'espoir
Sous-marine prison
S'exprimant d'un poitrail

Halluciné, je nage
Nuages blancs de bulles
Et rouge de corail
Libre et déraciné
Dans la cage d'eau bleue

Obsédante sirène
Vaine blonde bercée
D'un rythme langoureux
Sur des images tièdes
Je viens clore tes yeux


© Copyright Merle Bleu