dimanche 30 novembre 2014

Jour de brumes

D'un destin Sahara l'horizon était jaune
Douceur d'un Sirocco dans l'aube de poussière
A mes yeux embrumés de la soirée d'hier
Où mes pas de tango abritaient un fantôme

J'ai dansé mais si peu___ni fourmi ni cigale
Fasciné du tempo de deux corps réunis
J'ai rêvé la cadence et le rythme infini
De ma main sur son dos en danseur idéal

Une pensée me touche___elle est brume blanche
J'appelle à sa lumière en ce jour tamisé
Sans le son de sa voix___sans les plis de sa bouche
Si sombre est le chemin pour encor deviser

Dans le ciel toujours pâle une étoile brillait
En dévoilant mon cœur___illusion intérieure
invisible fanal___le matin scintillait
Suspendu dans le temps attendant un signal

Puis le vent à soufflé et la brume et le rêve
Torturant sur la grève___une courbe de palme
En haut des Peupliers était elle esseulée
Je me suis replié m'abritant sous la plume

Plus tard___seul___attablé aux sables d'amertume
J'ai vu valser le corps des amants de toujours
Dans le soir___accablé___j'ai envié ce sublime
D'un couple s'envolant dans les bras de l'Amour


© Copyright Merle Bleu



samedi 29 novembre 2014

Au cœur du rock

Sur un rythme de rock je me suis déchiré
Sur des éclats de voix___sur un morceau d'amour
Le corps à contrejour et les yeux refermés
Loin de toi j'ai crié jusqu'à fendre le roc

Les sunlight les décors ont flashé dans tes yeux
Dans l'éclair d'un regard s'est déchiré mon corps
Sur un rythme de rock j'ai compté jusqu'à deux
Dans mes pas j'étais seul___oui___j'étais malheureux

Dans un rythme de rock je me suis enfermé
Et j'ai tapé du pied et j'ai serré le poing
Sur des éclats de voix la guitare a crié
Dans mes pas j'étais seul___ton regard était loin

Le corps à contrejour ton image effacée
Sur un morceau d'amour___sur des éclats de voix
Loin de toi j'ai dansé et me suis déchiré
Oui j'étais malheureux___tu le sais___ça se voit

La guitare a hurlé à ne plus respirer
Tout au fond de ma voix elle étranglait les cordes
Sur des morceaux d'amour où la chance s'accorde
Sur un rythme de rock mon cœur s'est déchiré

Contrepas___contrejour___je me suis enchainé
Aux faux pas de l'amour et ses cris de guitare
Sur un rythme de rock je me suis déchiré
Mais tu danses toujours flamme au fond du regard


© Copyright Merle Bleu

Dans les bras du silence



Proche___ou lointaine___elle danse
Mon cœur bât l'invisible évidence
Femme proche ou lointaine
Mêmes pas___même transe

Tout en moi___femme blanche
S'est gravé de ton  nom
Dans le non du silence
D'une main sur tes hanches

Dans mes bras tu balances
Femme lointaine ou proche
Si vers moi tu te penches
Diras tu l'évidence

Dans le non du silence
Femme danse
Mon cœur bât chaque pas
Tantôt loin___tantôt proche

Mêmes pas___même danse
D'une main sur tes hanches
Dans le non du silence
Même au loin___tu es proche



© Copyright Merle Bleu

vendredi 28 novembre 2014

A fleur d'hiver

Tombez flocons
Caresse et frissons à mes joues
Dans le creux de mon cou
Déposez vos arpèges

Bise d'hiver me soufflant le vertige
Froid de glace et de givre
Paralyse à ma lèvre
Le baiser sacrilège

D'un sommeil engourdi
Confonds moi dans le sol
Au manteau de l'oubli
Entre l'eau et le gel

Enfouis toi mon amour
Oui __ là __ contre ma terre
Recouvre moi d'atours
De cristaux et de mousse

Dame nature en tes bras je repousse
A l'abri des blessures
Mon corps est l'édelweiss
Fleurissant le silence


© Copyright Merle Bleu

jeudi 27 novembre 2014

La danseuse

Dites moi___dites moi comment faire
Pour tuer un amour
Pour arrêter d'aimer
Lorsque c'est sans retour aimer c'est un enfer

Une danseuse me l'a dit
De mes beaux yeux___de mon sourire
J'avais tout pour lui plaire
Moi j'ai laissé courir___un peu flatté___un peu surpris

Pourquoi aimer___pourquoi souffrir
A embrasser les courants d'air
Aimer c'est un enfer__j'y suis entré
Je m'y suis pris___pour des beaux yeux___pour un sourire

Pourtant déjà j'ai trop souffert
Dites moi___dites moi comment faire
Aimer c'est un enfer où l'on pourrait mourir
J'ai préféré partir

Pourquoi aimer___pourquoi souffrir
Aimer c'est Lucifer
C'est l'enfer des soupirs___Elle écoutait
Elle lisait___un peu flattée___un peu surprise

Une danseuse me l'a dit
Il faut laisser courir
Je suis parti
Mais dites moi___dites moi comment faire

Pour oublier de revenir


© Copyright Merle Bleu

Vol au crépuscule




Oublie___oublie crie la douleur
Oublie l'amour et son miroir aux alouettes
Le cœur offert aux cris des mouettes
L'élan se meurt___sanglant et lent

Soleil couchant au fond des yeux
Ne bouge plus___ferme les ailes
Paupière close oublie l'instant
D'un pied repose en flamant rose

Rêves brisés___corps de galets
Tombez de pluie mes oiseaux morts
Poussins de mousse éclaboussés
Perçant le sable aux reflets d'or

D'une humeur triste et guerre lasse
La vague___à l'âme efface
Brouille les pistes de sa langue
Lèche le sel___molle d'écume

Oublie les strass___oublie le stress
Orange et bleu le firmament
De songes rouge la détresse
Sous les regrets d'étoiles blanches

Sur une plume aux tempes grises
Laisse glisser l'archet d'ennui
Vole le temps___la couleur passe
Laisse glisser l'oiseau de nuit


© Copyright Merle Bleu

mardi 25 novembre 2014

Chouettus interruptus

Au velours d'une peau___frissonnant de désir
Ses doigts sont grelottants de caresses brûlantes
Dans la fièvre d'un soir inondé de chaleur
Il renaît roi de cœur d'une bouche en attente

Sur la lèvre entrouverte___entre l'ombre et la proie
D'une faim dévorante___un souffle est recouvert
D'un tissé de mohair___d'une envie___d'un émoi
Toucher___soie de l'ivresse en vagues déferlantes

Au partage des sens__au parvis d'un empire
Les gestes d'indécence habillent la tendresse
Surgissant des soupirs___de la flamme des mains
Cueillant au creux des reins les mots d'incandescence

Rouge cri de couleur allumé dans la nuit
D'un rêve évanoui le lit tremble de froid
Dans le vide des draps s'étire le silence
Une absence de glace où rien ne se reflète

Instant rugueux___le bras se tend___tire la couette
Le regard en suspend interroge le noir
Espère___espère en vain___au loin siffle la chouette
Au vent___son chant perçant se fige___une plume l'abrège


© Copyright Merle Bleu

lundi 24 novembre 2014

Rien ne va plus

Ell(e) l'a tué d'un non regard
A petit feu à bout portant
Il ne sait plus le nom du bar
Est-ce important

Il est parti___minuit et quart
Mots en dedans___l'esprit groggy
L'amour en gris sous un ciel noir
Cherchant la clé sous les non dits

Ell(e) l'a tué sans crier gare
Le nom du bar___est-ce important
Ce n'était pas le Paradis
Il est parti en titubant

Le lendemain dans son miroir
Elle a cherché___n'a plus rien vu
Dans les yeux morts___comment se voir
Quand les reflets ont disparu

Il n'était plus___est-ce important
Tout est barbare en cette histoire
Où les silences prennent place
Sèment la pluie et les tourments

Elle est de glace et lui a froid
Homme esquimau___femme muette
Elle le raye au fond du cœur
Lui de douleur___rend la pareille

Si tu as mal___regarde en face
Si tu le tues___si tu l'effaces
A la roulette___Est-ce important
La vie se joue à pile ou face


© Copyright Merle Bleu

jeudi 20 novembre 2014

A l'abri de la peur

Peur___refuge de nos doutes
Sombre geôlière
Derrière tes barrières
Combien de nos envies en fuite

Tu es l'excuse
Le mur infranchissable
Une zone inondable où notre vie s'enlise
S'abreuvant de passable

Peur___prétexte salutaire
Sécuritaire___sécurité
Le rêve tu fais fuir
Enveloppé d'obscurité

Tu es l'absence de lumière
Où l'on vient s'abriter
Refermant les paupières
Craignant la cécité

Peur___Gardienne cachottière
Les émotions tu dissimules
Nuage de poussière
Recouvrant les étoiles

Tu es le simulacre
L'innocente apparence
Accusée de massacre
Porte parole d'injustice

Peur___je te connais par cœur
Je te devine en face
Mais j'irai de l'avant
Poursuivre au vent la trace du bonheur



© Copyright Merle Bleu

lundi 17 novembre 2014

L'exode

Cap au large
D'hier l'histoire se déchire
Entre ciel et nuages
Au soir il veut partir

Arrachées les amarres
Les années se détachent
Craque___grince le navire
Gémissement des planches

A marée basse
La coque peine et racle
Egratigne son socle
Blesse et saigne

Ancienne terre
Ton vaisseau en dérive
Fuit les nuits solitaires
Les étoiles rétives

De ta côte il s'efface
Sur un flot de tristesse
Où les souvenirs glissent
Sombres limaces grises

Au loin il se déplace
Sa route est l'océan
Il part___il trace
Loin d'un passé béant

Demain guérira les blessures
Il en laisse___il en emporte
De vieux déserts
Une mer morte

Sans un remord mais le cœur lourd
Bâbord amure___il flotte encore
Il appareille vers l'amour
La liberté et l'aventure


© Copyright Merle Bleu

dimanche 16 novembre 2014

Jouvence

Ami(e) as tu vécu
Et transformé ta vie
As tu goûté le sel
Que l'amour amoncelle
Où bien t'es tu perdu
De plaisirs interdits

Ami(e) as tu permis
Le chant des violoncelles
Ou bien es tu fourmi
Avide de recel
Dont les rêves sont vides
Et les joies matérielles

Ami(e) où est passée l'envie
L'espoir et la jeunesse
Vois tu que le temps glisse
Vers le soleil au soir
Nuages___cheveux gris
L'age vermeil

Ami(e)___ne laisse pas le feu s'éteindre
N'est pas venu le temps des cendres
L'esprit encor peut s'élever
Tendresse___amour il peut atteindre
Et quelques flammes soulever
Pour réchauffer la fin du jour

Ami(e)___espère encore
Aime toujours
C'est le ferment de ta jeunesse


© Copyright Merle Bleu

samedi 15 novembre 2014

Soupir de sable

Une vague l'emmène___une autre la ramène
La reine des sirènes
A bord d'un coquillage beige
Odeur de sel sous les embruns

Brouillard de neige et sable fin___un reflet blanc
Le cœur figé le temps s'arrête
De grâce elle est le souffle___elle est le vent
L'instant se noie sur ses lèvres muettes

Sillag(e)___l'eau et l'écume entament un murmure
Chuchotants aux brisants___"son aura est si belle"
Irisant le rocher d'une intime lumière
D'une image sublime aux reflets irréels

Emotion déferlante___étoiles argentées
L'esprit est emporté aux abysses d'Atlante
Ce refuge de l'âme au profond du suprême
Dans un carrosse crème où navigue cet ange

Corsage algues de mer déchiré de tumultes
Nage au loin de l'outrage___épouse cette eau calme
Où chaque brasse oublie l'insulte et l'aube amère
Découvre enfin l'amour___aux palmes de l'aurore

Reine sirène ouvre les yeux vers ce rivage
Déplie ta traine au soir des illusions
Le sable est amoureux___là bas sur cette plage
Où la roche s'effrite en soupirant ton  nom


© Copyright Merle Bleu

jeudi 13 novembre 2014

Les mots de l'amour

J'ai fait l'amour avec les mots
Caresse a dessiné tes lignes
A survolé ton dos
Aile blanche d'un cygne

Tendresse a refermé ses bras
Sur les plaies de ton cœur
Chaleur et feu de bois
Sur un lit de douceur

Désir a parcouru ta peau
Sous le souffle du vent
Vers le nid d'un oiseau
Humide et frissonnant

Volupté a fleuri de rosée
La fleur venue du sud
Vers la tige enchantée
Dont l'axe se dénude

Sensualité a gonflé les bourgeons
Epanouis __ rouge écarlate
Fruits de saison
Gestes de hâte

Plaisir a semé les étoiles
Et envahi ton corps
Pour que tes yeux se voilent
Et me murmurent __ encore


© Copyright Merle Bleu

mardi 11 novembre 2014

The lost seed



Sufferings___You spread endless
Chords of the world
Circular rings
Through winter bites___through summer burns

Give away pain to baby birth
Over the age see the burden
The human rain to river tears
Words of sorrows___sad heritage

How many hurts and blows
Wars___crimes___and screams
Drowns History with pervert songs
Hand in a glove waving the dreams

The empty heart___the greedy gut
Grows from the blood and lack
So much to take___so few to give
Will we forgive for human sake

We have the lakes___oceans and seas
The bees and grass and trees
And the all world
To seed the lands with peace


© Copyright Merle Bleu

Le baiser de la ronce

Amour___sur le pont des souffrances
Sur ton arche affaiblie les fantômes traversent
Ombres sans l'oubli imprimant une trace
D'une griffe perverse au revers de l'enfance

Douleur __ onde rouge oscillante à l'effet papillon
Tu teins de vermillon les âmes innocentes
Violence aux cœurs __ tu cours __ là bas vers l'horizon
Espoir brisé fuyant loin des romances

Tu cours __ tu cours encore et recommence
Tu meurs __ tumeur sans cesse renaissante
Exquise métastase des rites masochistes
Echec réincarné des images pilleuses

Sur les rives rieuses tu déverses la guerre
Chaque balle tirée ricoche à l'infini
De la poudre d'hier la haine est amoureuse
Et mord dans la poussière amis et ennemis

Blanche Colombe __ apporte sous ton aile le présent
La paix ne viendra pas d'hier __ elle y est morte
Belle oiselle envole toi d'un pardon apaisant
Que mon appel exhorte au calme des colères

De naguère à hier le filet des blessures
Est dressé vers le ciel frontière à l'étranger
Prévenant des dangers __ il protège et rassure
Oiseau sacrificiel __ où vas tu voltiger

Les plaies entretenues sont d'immenses barrières
Tendues vers le futur __ emprisonnant les nues
De nos prisons d'hier sommes nous revenus
Des bourreaux de demain serons nous le levain

Où pourrons nous trouver la source aux mots sereins
Ceux qui tendent la main à nos envies d'aimer
En venant arroser les rêves à éclore
Sur les anciens remords cessons de piétiner

Histoire __ renonce à cultiver la fleur de la névrose
Il n'y a pas de gloire à courir dans la ronce
L'esprit y récolte les murs refusant de grandir
S'y perd et s'y enfonce en flétrissant __ le sang des roses



© Copyright Merle Bleu

lundi 10 novembre 2014

Castration idéale

De la voute d'un ciel décrochez les étoiles
Cet éclat d'un regard dont l'obsession m'envoute
Etincelle des yeux recouvrez la d'un voile
De ma pensée dissoute envolez la mémoire

De l'écho d'une voix assourdissez le son
Etouffez les rebonds aux parois de mon crâne
Condamnez en la bouche et congelez la fièvre
La lèvre cellophane au coucher des frissons

Donnez moi de faux yeux___afin de ne plus voir
Et un cœur tout nouveau entouré de métal
Pensées___trot infernal___ôtez moi du cerveau
Le galop des chevaux d'une histoire idéale

Arrachez moi les bras pour lever toute étreinte
Retirez moi la crainte et les autres émois
Faites taire ma voix___Supprimez tous les mots
D'une plume muette à la prose défunte

De mes moindres envies remontez à la source
Tarissez en le cours___asséchez en le lit
Retranchez moi le vit et coupez moi les bourses
Sonnez___sonnez cette hallali du désir___de l'amour

Je deviendrai ce vide___une profonde impasse
Le chagrin d'un absent transparent et limpide
Orné d'un beau sourire où passe un  courant d'air
Les cernes du désert où rien ne peut souffrir


© Copyright Merle Bleu

dimanche 9 novembre 2014

Loin des rives

Une bouteille à la mer
Ca met des mois ou des années
A rencontrer enfin la terre
Pour un message délivrer

Une bouteille à la mer
Sur les courants mots ballotés
Vers où s'en vont les mots d'hier
Froid de l'hiver___chaleur d'été

Prison du temps___prison de verre
Dans les tempêtes chahutés
Vers où s'en vont les mots d'hier
Les mots des âmes embuées

Dans les tempêtes chahutés
Le vague à l'âme___les prières
Combien d'hivers___combien d'été
A la recherche d'une terre

Prison du temps___prison de verre
Sous les vents forts___les alizés
De vaguelettes arrosés
Une missive et quelques vers

A la recherche d'une terre
Sur les courants mots ballotés
Les mots des âmes embuées
Vers où s'en vont les mots d'hier


© Copyright Merle Bleu

samedi 8 novembre 2014

L'amour en face

J'ai dans la tête des années
D'anciens couloirs aux vitres ternes
Quelques images dérobées
Lorsque les portes se referment

Quelques regards faits de tendresse
De désespoir ou volonté
D'humanité et de détresse
Êtres blessés___corps alités

Enfant___j'ai vu la mort en face
Rapace aux ailes de silence
Poussait en moi cette menace
En moi___pouvais-je encore avoir confiance

De ce voyage à l'essentiel
Suis-je un jour revenu
J'ai vu les hommes l'âme à nu
Et j'ai cessé de croire au ciel

Puis le temps passe et l'on oublie
Mais notre tout lui se souvient
Dans ses recoins___dans ses replis
La peur est là___elle se retient

Vivre c'est mourir
Et si l'on vivait moins
Cette illusion de ralentir
De différer la fin

Mais vivre moins c'est une mort
Un jour sonne un tocsin
L'angoisse mord et tord
Notre vie sans chemin

Au fond de moi___alors___ j'ai retrouvé l'amour
Il se cachait si bien
Tellement de crainte autour
Qu'il n'y voyait plus rien

Quelques regards faits de tendresse
De désespoir ou volonté
D'humanité et de détresse
La ressemblance en résonance___être blessé

Elle avait vu la mort___elle si belle et blanche
Je me suis élancé___comme on se jette à l'eau
Je ne savais nager___je n'avais que les mots
Contre son cœur étanche

Est-ce que l'amour est ce danger
Lointaine plaie de mon enfance
Est-ce que la vie n'est que souffrance
Où rien ne peut changer

C'est court___si court___une existence


© Copyright Merle Bleu

vendredi 7 novembre 2014

Coeur Mikado

S'est posé sur mon cœur le nom d'une autre
Depuis il bât chaque syllabe
Elle est mon tout___elle est mon centre
Le jour___la nuit et même à l'aube

Il bât___mais seul___dans le silence
De l'autre voix pas un écho
Entre nous deux___pas un duo
De la distance en évidence

Lorsque l'on aime sans espoir___sans un retour
On se sent nul et minuscule
L'âme assaillie par nos vautours
Ventre broyé par un pitbull

Le battement rythme en souffrance
Cet impossible à vouloir être
L'effondrement___la déchéance
La volonté de disparaître

Sommes nous être encore aimable
Lorsque la vie nous donne tort
Nous tranche en deux___moitié coupé___moitié coupable
Qu'un vide en nous hurle à la mort

Il faut partir
Essayer de renaître
S'éloigner pour changer de décor
Taire le mal___même si c'est dur

S'en aller seul___avec ces mots
Ces mots d'amour pour une femme
Ceux qui s'incrustent sous la peau
Mais qu'ils soient dits___comme un cadeau en ce poème 


Je t'aime
 
 
© Copyright Merle Bleu 

Feu le chêne

L'arbre est au sol___tronc contre terre
Odeur de mousse et de compost
Branches brisées___plus de murmure en sa ramure
Plus un seul son___plus un seul geste

Ce vieux géant___c'était un chêne
S'est dérobé sous le carbure
Sous la morsure d'une chaîne
Les vapeurs bleues___les jets de sciure

L'arbre est au sol___dos contre terre
Pied sectionné à la racine
Sève figée___ventre à l'azur
De la vermine à son échine

Il était droit encore hier
Debout et vert sous un ciel bleu
Ce vieux géant___c'était un dieu
Mort dans la boue___la proie des vers

Combien d'années___combien d'hivers
Ce vieil ancêtre a-t-il connu
Pour en finir écorce nue
Torturé de mystères

Au prix du stère un bois fendu
A-t-il encore une mémoire
Raconte nous___arbre chenu
Au crépitant du feu___tout ce que fut ta longue histoire


© Copyright Merle Bleu

jeudi 6 novembre 2014

Chant volatile

Il aurait bien voulu hurler
Mais à quoi bon___mieux vaut se taire
Pourquoi ne pas plutôt siffler
Confier au vent un nouvel air

Lorsqu'il est vide et vient le soir
Que la vie prend ce goût de terre
Sa voix entonne un chant d'espoir
Pour que demain soit mieux qu'hier

Ne dites rien___il le sait bien
Tout l'illusoire de ces notes
Le volatile du destin
Que dans le noir un souffle emporte

Il doit chanter___chanter et faire en sorte
De retrouver___dans son humeur
Cette lueur___ce qui importe
Cette pulsion vers le bonheur

Ce cri en mélodie___son modulé
Sera un jour hymne à l'amour
Pour une femme___être adulé
Dissimulé dans du velours

Si aujourd'hui___sur ton chemin ton cœur est lourd
Que tu es seul___que tu es triste
Chante___chante troubadour
Oui chante encore et puis insiste___tu le sais bien

L'amour est beau___lorsqu'il existe


© Copyright Merle Bleu

mardi 4 novembre 2014

Induiste



S'en ira-t-il___un soir___au bal masqué
A Bollywood en file indienne
Derrière un rire s'embusquer
De couleur peine___orné de jaune

Désincarné___karma soustrait
Cœur incarnat___visage blême à Katmandou
Est-ce qu'un hindou même au Népal cache ses traits
Se sent extrait___abstrait___indument doux

Vaches sacrées d'un Gange âcre sucré
Le recouvrant de boue___faites le sage comme un ange
Corps allongé___sans mots frustrés
Attendant une main___espérant un message

Shiva___Vishnou
Donnez lui votre force et tendez lui vos bras
L'Intouchable tendresse à la coulure des joues
Rend rugueuse l'écorce___inaudible la voix

Il n'est pas fruit venu de l'Inde
A peau brillante et lisse
Offrande des enfants aux poches vides
Doublées d'oubli où le silence glisse

Pas de yogi boogie yoga à Bollywood
Juste une attente sans lueur___sans une piste
Serrant les dents___jouant des coudes
Déjà il n'est plus là___bon vent l'artiste


© Copyright Merle Bleu

lundi 3 novembre 2014

Nulle part ailleurs

Nulle part___je suis de nulle part
La graine seule sans racine
Qu'un coup de vent sème au hasard
Entre aubépine et fol avoine

Nulle part___j'attends encore
Un rayon d'or___un vrai partage
Pour une lune je m'endors
M'envole et rêve des nuages

Nulle part___le jour viendra de mon départ
En d'autres lieux___en d'autres terres
D'un coup de vent vers le hasard
Si je m'en vais___si je me perds

Si je m'en vais___si je me barre
Pour fuir un air___une rengaine
Un "moi___non plus" comme Gainsbar
Vers nulle part je serai graine

Le temps s'enfuit___le temps s'égraine
Je sais ce vide dans nos crânes
Les mots perdus___souffle de haine
La sècheresse et la savane

J'espère encore cet endroit
Source de vert___tapis de mousse
Au long d'un corps___au creux des bras
Un doux visage___une frimousse

Le temps s'enfuit___le vent me pousse
Ventre terreau___esprit subtil
Sous les bourrasques___les secousses
Que verras tu de mon exil

Ressortirai-je du nihil
De tes tourments___remous d'hier
Femme torrent___source d'une ile
Germe l'amour dans le courant

Coulent les mots dans une eau claire
Que nulle part soit cet endroit
Là où le Toi aime le Moi
Fleur de Lotus___nu Nénuphar


© Copyright Merle Bleu

dimanche 2 novembre 2014

Jour de chance

Où qu'elle soit je pense à elle
J'aime ses yeux___ses mains___ses doigts
J'entends son rire et puis sa voix
Sonnez___Jouez les violoncelles

Elle est le goût___elle est le sel
Sans elle tout me devient fade
Elle est soleil___aussi le ciel
Jouez___Chantez la sérénade

Que je m'endorme où que je veille
Elle mon songe___elle est mon rêve
Elle est le mont___Elle est merveille
La note douce et l'amour grave

Jouez encore un autre accord
Trouvez son cœur___Touchez son âme
Dites lui bien que je l'adore
Que je suis homme d'une femme

Brillez___Allumez lui la flamme
Qu'elle me voit___qu'elle m'entende
Jusqu'à Dijon___jusqu'à Paname
Jusqu'en Bourgogne ou dans les Landes

Je sais___elle ne veut pas___n'écoute pas
Le sens est mur
Fond d'une impasse
Où le pas sonne sans écho

Mais dites moi
Oui___dites moi donc le futur
Est-ce que sa bouche___un jour___aura les mots
Ceux de l'amour___la chance immense


© Copyright Merle Bleu